Adieu

Colette Bonnet Seigue

Adieu

Ce matin d’été

où tu cognais,

aux remparts de mes entrailles

à l’onde de ta muraille !

Tu me disais que c’était l’heure,

que t’en avais pour un quart d’heure !

Un quart d’heure ?

une éternité !

Et tu cognais !

et tu cognais !

Tu faisais mal à mon corps mou

si tu savais mon petit bout !

Tu faisais mal à ta tanière

et je voulais à ma manière

que tu sortes voilà tout !

que tu arrives un point c’est tout !

et qu’enfin je sois libérée

de cette maudite marée !

Dans la chambre nous étions seules

J’avais mes larmes pour linceul…

Ton cœur qui m’abandonnait

tes cris dans mon ventre, étouffés !

ces cris que j’avais inventés,

ils se sont tus.

Tu n’as pas voulu

de mes baisers de feu                                                                                      

tricotés pour nous deux…

Ah !J’allais oublier

J’avais aussi brodé

avec mes doigts de fée

des caresses-dentelles

pour te donner des ailes.

L’oiseau n’a pas piaillé

en sa couche dorée.

L’oiseau n’a pas volé.

il s’est brisé les ailes

en son nid immortel.

Alors, je t’ai hurlé

et je t’ai supplié

de prendre ton envol

dans notre course folle !

La course de nos vies

à jamais emmurée !

Ya pas de paradis

pour mon cœur tout cassé !

mon ventre écartelé

dans l’abime d’un trou

béant comme cratère

profond comme la terre !

Regarde petit bout

combien je suis à bout

à bout de t’appeler

à bout de te chercher

à bout de t’inventer

pour ne plus te trouver.

Dans notre chambre j’étais seule

j’avais mes larmes pour linceul…

peut-être un baiser volé…

une rose blanche fanée…

dans ton berceau d’éternité…

  • Bouleversant cette douleur Colette .
    je suis troublé ...Tout est dit ...seule avec cette si pesante solitude.
    chavirant.

    · Il y a presque 13 ans ·
    Image 30 150

    marcco

  • Colette, je suis bouleversé, chaviré, ému.
    Je ne peux rien dire d'autre. Votre texte parle pour lui même. De tous coeurs avec vous.

    · Il y a presque 13 ans ·
    Mouette des iles lavezzi orig

    valjean

  • Une infinie douleur !!! C'est difficile d'écrire un commentaire après avoir lu ce poème ! Donc je fabrique un bouquet de tendresse pour toi Colette !

    · Il y a presque 13 ans ·
    Ma photo

    theoreme

  • Bonjour Colette, votre témoignage sur la perte de votre enfant est poignant. En tant que maman de famille nombreuse ayant néanmoins perdu deux enfants en cours de grossesse, je comprends absolument. J'admire votre courage d'être "debout". J'entends la souffrance dans vos vers mais perçois aussi un fort sentiment de solitude. Avez-vous une épaule solide sur laquelle vous appuyer?

    · Il y a presque 13 ans ·
    Img 1518

    divina-bonitas

  • je n'ai pas de mots Colette. Dans des cas pareils heureusement que chacun à les siens. C'est une maigre consolation mais à l'instant où on les écrit, c'est comme si on arrivait à sortir un peu de douleur, en faire qqch. Courage. je t'embrasse très fort.

    · Il y a presque 13 ans ·
    20170621 cbc 495   copie

    ysabelle

  • Pourquoi certains petits êtres ne parviennent-ils pas à vivre ?
    Ils accomplissent un cycle en ne gardant de la terre que les sensations vécues dans le ventre maternel...ces quelques mois auront été intenses, les mères le savent...parfois nous les voyons grandir en rêve ces enfants si purs.
    J'aimerais pouvoir t'envoyer un rêve que j'ai fait au mois de mai.

    · Il y a presque 13 ans ·
    015

    carmen-p

  • Bouleversée, les larmes de mon coeur pour te consoler.

    · Il y a presque 13 ans ·
    Images 500

    helecrit

  • Les mots s'étranglent. Respect.

    · Il y a presque 13 ans ·
    Locq2

    Elsa Saint Hilaire

  • collette, je me demande en lisant si c'est vraie ou sublimé, ça parait du vécu j'aime tes métaphores et si c'est vraie courage la vie pour les personne comme nous ne pardonne pas

    · Il y a presque 13 ans ·
    Wp 20141128 004

    Jean François Joubert

  • " il n'y a pas de paradis pour un coeur tout cassé..."il reste une page couleur des roses blanches...et d'autres pages encore pour y poser notre ancre. Vois-tu Colette, je crois que la page est le paradis blanc des coeurs ayant à dire du fond de leurs entrailles." C'est la vie ici qui pose son cri". Les mots ont un poids. Je mesure bien les miens en t'écrivant ainsi. Merci infiniment Colette.

    · Il y a presque 13 ans ·
    545579 3657952887767 1403693905 n

    sally-helliot

  • Il existe des douleurs infinies et des mots pour le dire...Bouleversée...

    · Il y a presque 13 ans ·
    Et  2011 264 orig

    mlpla

  • Bouleversant...

    · Il y a presque 13 ans ·
    Pascal 3 300

    Pascal Germanaud

  • ............................
    Avec toi.

    · Il y a presque 13 ans ·
    St barth 052

    jb0

  • Comme il est difficile d'écrire un commentaire en venant de lire un tel poème ! Plutôt l'envie de serrer quelqu'un dans ses bras...

    · Il y a presque 13 ans ·
    Camelia top orig

    Edwige Devillebichot

  • Un adieu douloureux, une perte immense, un berceau vide, un cri infini.Bravo, Colette, cœur et CDC.

    · Il y a presque 13 ans ·
    Moi

    Yvette Dujardin

  • Terriblement beau, merci...

    · Il y a presque 13 ans ·
    B3

    janteloven-stephane-joye

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