Aux souvenirs d'une chaumière

Colette Bonnet Seigue


Je garderai de toi, mes yeux à la fenêtre,

Le regard du jardin à tes folles douceurs.

J'entrerai tendrement pour t'enserrer peut-être

De mes bras fatigués y prendre ton ardeur.

Dans le creux de tes murs arrosés de mes pleurs,

J'y reviendrai souvent pour les frissons d'amour.

Bercée par l'âtre bleu aux feux follets du cœur,

Je prendrai de ton toit la force du secours.

Et le petit muret arrosé de pervenches

M'offrira son moellon pour regarder l'été

Et puis, le vieux rosier en ses sauvages branches

Épinera mon cœur en son intensité.

Je garderai si fort tes printemps et ses fêtes

Aux bourgeons éclatés à l'espoir du matin.

Je resterai les yeux collés à tes fenêtres

Pour fixer nos secrets au lit du cristallin

Il me faut donc partir, tirer ma révérence,

Sur tes rideaux fripés, mes larmes étouffées

Ne seront que rosée au jardin d'espérance

Aux souvenirs gravés à ton immensité.

Tu étais le berceau où reposaient mes rêves

Le soleil d'un réveil aux rires voyageurs.

Tu étais le satin de mes heures trop brèves

Une question d'amour entre toi et mon cœur.

Signaler ce texte