Ce que j'ai pu

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Passé par-dessus, dépassé les ombres qui se pendent au grand Sud.

J’ai posé les mots sur le bord des falaises, juste à l’endroit où l’érosion attend.

J’ai posé la pensée qui s’étreint dans la vase des mers.

Puis,

Je suis morte.

Mais avant de partir, j’ai fait ce qui ne se fait pas.

La capsule des fioles à jamais perdues aux messages fantômes, j’ai ouvert.

Il n’y avait rien dessus, pas de lettres, pas d’encre pleuvant sa moisissure,

du papier ordinaire, muet ou bâillonné.

J’ai déchiré, jeté, cassé la coupe sur le bord des falaises.

J’ai écrit d’autres mots dedans les bouts de verre .

Puis j’ai creusé un trou pour enterrer ma peau.

Dans la vase.

Puisque je suis morte.

Mais avant d’enfouir mon corps, j’ai fait ce que j’ai pu.

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