Les doigts bavards : essai théorique sur la sodomie verbale
tzsara
« Il y a des jours où le silence est roi et des jours où il faut lever le doigt. »
Les non-dits ont toujours quelque chose à dire et sont pour la plupart du temps encore plus vrais que la vérité. Maîtres silencieux de nos intestins, ils sont loquaces bien plus qu’ils ne le laissent voir. Ils s’interdisent l’injonction et se plient au goût de la soumission. Et aujourd’hui, j’ai quelque chose à te dire puisque tu n’es plus matière à écrire. Je t’ai offert un bout de moi, le goût de mes tripes et un morceau de mon sein. Je t’ai offert une miette de pain, un brin d’ivresse et une coupe de vin. Je t’ai offert un verre d’absinthe, l’amertume de mes lèvres et la caresse de mes doigts. Je t’ai offert du respect. Je t’ai vendu un peu d’égard. Et pourtant tu ne méritais pas le moindre regard. Je t’ai vendu la prunelle de mes dieux et tu as fermé les yeux. Je garde le goût amer de cet instant perdu où tu m’as prise vers les cieux. Le jeu était un peu viscéral, loin des mélodies sentimentales. Le jeu était strictement charnel et j’y prenais goût. Je me le suis bien pris dans le cul. Je fume. Et le vent me vole un bout de ma cigarette et ma liberté. Coup de bonheur ; il n’a pas tout pris. Il me reste un doigt et l’honneur. Je te le tends. Coup de malheur ; tu m’as tout pris. Et je n’ai même plus un bras d’honneur pour prier. Je te le fous. Et tu étais divinement belle. Tu m’as prise au cou. Triste de moi ; je mettais un peu de cœur dans le cul. Les mots se taisent et laissent place aux non-dits. Du non-dit au dire vrai, il y a du chemin à faire. Et l’air de rien ; tu n’es qu’une putain. Si au rythme de nos retrouvailles, nos mots se disent des choses, ce n’est que pour cacher encore ce que l’on pense très fort. Il y a des gens que l’on aime et d’autres que l’on baise. Il y a des gens qu’on respecte et d’autres qu’on délaisse. Il y a des gens qu’on estime et d’autres qu’on méprise. Il y a des gens qu’on ignore et d’autres qu’on honore. Tu m’as prise à moitié et il n’y a plus rien à dire. Au bout du cul, les mots n’ont plus de sens. Les mots du corps ont le goût du cul. Et tu n’es bonne qu’à baiser. Les catins défilent et nous vendent un bout d’ivresse. Verse-moi un peu d’oubli et une coupe de vin. Et je lève mon verre à mon tapin d’un soir. Je trinque à sa salope nature. Et je bois à la santé de ma putain. Et tu n’es rien ; qu’une putain de misère.
terrible
· Il y a plus de 11 ans ·sousou
une symphonie, vécue juste pleine ci cela la liberté de dire tout sans retenue avec des mots riches qui nous incite à avancer vers le meilleur .
· Il y a plus de 11 ans ·Belkacem Rabahi
Bravo !
· Il y a presque 12 ans ·antares
Tu manie si bien les mots...
· Il y a presque 12 ans ·nephtalyah
excellent ! !
· Il y a environ 12 ans ·reverrance
c'est juste bon. j'ai été prise par chaque mot
· Il y a environ 12 ans ·Vraiment bon
wit
salut! j'aime beaucoup la liberté de dire les vraies choses de la vie; il faut du cul(ot)
· Il y a environ 12 ans ·alors bravo! je suis particulièrement sensible à cette facette de la littérature car je me suis permis d'écrire des poèmes coquins où je dis "enculer à sec": j'ai réussi à choquer qq hommes mais rarement les femmes! elles sont moins coincées au fond! à bientôt
bobol
mots torturés de sens et en effervescence...superbe
· Il y a environ 12 ans ·Daniel Jean
J'aime la façon dont vous jouez avec les mots, j'aime la façon dont vous tripotez les mots, j'aime la table de vos matières, ce texte m'a pris à la gorge, déployée. Merci Tzara, vous êtes ma rentrée littéraire.
· Il y a plus de 12 ans ·valjean
Un texte très fort.
· Il y a plus de 12 ans ·mimimilie
Dans le mille, sans fioritures...j'aime !
· Il y a plus de 12 ans ·Pascal Germanaud
Nous sommes compagnons de galère. Une telle addiction au sexe est l’expression d’une dure prison affective. La Vie cherche à survivre et à trouver l’évasion créatrice : elle le peut à travers la sensualité et la volupté mais celles-ci nous ramènent toujours à nous-même aussi sûrement que les drogues.
· Il y a plus de 12 ans ·Victor Khagan
Profond...
· Il y a plus de 12 ans ·Frédéric Cogno
C'est poignant, dense et saisissant. Bravo.
· Il y a plus de 12 ans ·robert-de-saint-loup
Je valide, c'est ce que j'aime. Des mots dé-tripes. Décorchés !
· Il y a plus de 12 ans ·cerise-david
et bien moi,je n'aime pas j'adore!
· Il y a plus de 12 ans ·c'est hyper concentré,dur a vomir...
branche
J'aime.
· Il y a plus de 12 ans ·Christophe Dessaux
Intensité, avec des mots souterrains de sens, torturés, brûlants !
· Il y a plus de 12 ans ·theoreme
Il gronde d'une putain à l'autre et il est facile de lâcher l'affaire.
· Il y a plus de 12 ans ·tzsara
tes mots claquent, frappent, derangent ou mettent les choses a leur place, en tout cas c'est feroce
· Il y a plus de 12 ans ·christinej
Il gronde d'un ventre à l'autre et jamais pour la bonne putain.
· Il y a plus de 12 ans ·zembra
La plume légère et lourde à la fois, il gronde chez toi...
· Il y a plus de 12 ans ·Apolline
Top. C'est puissant!
· Il y a plus de 12 ans ·dyonisos