Degemer Mat

Mathieu Jaegert

Souvenirs du bout du bout de la France...

Le « Degemer Mat » accueille dans ces celtes pénates

Où guerres et tempêtes ont laissé quelques stigmates,

Les rivages découpés et les phares effarent

Les visages des touristes arrivés là par hasard

Ici les vagues abondent et les pensées vagabondent…

Les fines gouttelettes irisées de la lumière du jour couchant sont gorgées de poésie. En réalité, la poésie dégouline en tout point et à tout moment. Elle est inscrite dans le code génétique du lieu. Je la saisis par ma plume et la bois au goulot par gorgées généreuses. Elle s’offre au passant, là, tout près du goulet de Brest. Ici, au bout du bout de la France, les mots d’Est, lestes, s’accomplissent en toute modestie. A l’Ouest, les mots se pressent, prestes, des mots emplis d’estime pour l’accueil réservé aux vacanciers.

Ici, l’Océan, maître de céans, livre bataille à la Mer.

L’un a plus d’une marée dans son ressac et l’autre propose des effets de Manche.

Terre de contrastes, le fracas des lames d’eau pèse sur la côte.

Et pourtant, le silence apaise l’hôte.

La magie s’accroche sans anicroche à la roche bienveillante, et moi je me sens comme ensorcelé sur la jetée.

L’endroit m’a jeté un jour un sort scellé à jamais à ma rétine.

Ici, la brise marine aiguise l’appétit poétique et la soif de vivre. De quoi reprendre les rimes de volée et de bolée de cidre rafraîchissant.

Le lieu est sans prétention, il n’en fait pas des tonnes, cependant il détonne. C’est flagrant.

Et moi, régulièrement, j’appuie sur la détente. Une déflagration bienheureuse envahit alors ce bout de pointe bretonne, une détonation pleine de l’air reposant des vacances.

Il y a des abonnements de travail. Moi j’ai définitivement opté pour l’abonnement de vacances.

Je m’y abonne, c’est décidé.

Je m’y abandonne, c’est une idée…

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