Exit Music

La torture durait depuis ce qui lui semblait deux ou trois jours. Le vieil homme avait les mains et les pieds solidement attachés. Le ridicule casque de scaphandrier qu’on lui avait placé sur la tête diminuait son champ de vision. Une lumière vive s’alluma et l’aveugla, encore une fois. Des bruits de pas résonnèrent sur le plancher de béton. La respiration haletante du supplicié dessinait des petits nuages de buée sur la vitre du vieux casque. Il savait bien que tout le manège allait recommencer. Pourtant le vieil homme n’avait plus aucun secret à révéler à son bourreau. Il n’était maintenant qu’un accessoire dans le jeu sadique de son agresseur. Les premiers accords de guitare détonèrent dans les énormes haut-parleurs qui entouraient la victime. Le déclic qu'il appréhendait se fit entendre et un jet d’eau commença à envahir l’intérieur du casque. L’eau commença à monter à jusqu’à ce que la tête de l’homme fût complètement submergée. Le vieux succès de Radiohead No Surprises jouait à plein volume. Une caméra vidéo fixait en très gros plan le visage du vieil homme qui luttait pour retenir son souffle. Au dernier moment, l’agresseur appuya sur un petit bouton. L’eau se vida d’un trait. La musique cessa. La victime pantelante entendit l’écho des pas qui s’éloignaient. La lumière vive s’éteignit, laissant le captif dans l’obscurité totale. Encore une fois.

***

Antoine souriait. Comme ça, pour rien, il se sentait bien. Il avait été particulièrement inspiré ce soir. Son groupe Karma Police était coté parmi les meilleurs cover bands de Radiohead (les cover bands reproduisent le look, la musique, les effets et les mises en scène des groupes originaux) . Il doublait sa passion du groupe anglais en étant le webmestre et le rédacteur en chef du site Radiohead the fanclub depuis une quinzaine d’années.

Antoine appréciait les petits succès que la vie semblait lui offrir, même s’il était toujours sur ses gardes.                                                     

 -     Super ton impro sur la fin de Fade Out Antoine !                                                                                                                       

 -    Merci, j’étais vraiment dans ma bulle ce soir ... La porte de la loge s’ouvrit lentement. Antoine aperçut un colosse qui se dirigea directement sur lui.

 -     Antoine Lever ? Dis l’homme qui n’avait rien d’une groupie de rockband.

 -     Et qu’est-ce qu’on lui veut? s’interposa le bassiste du groupe avant qu’Antoine ne puisse réagir.

Le policier répondit en hochant la tête de gauche à droite tout en pointant la petite cigarette pointue qui pendait au bout des lèvres du musicien. Antoine se tourna vers le policier chauve.                                                          

 -   C’est joli votre imitation, vous faites dans le cover de Bruce Willis ?

  Les membres du groupe ricanèrent pendant que le policier planta son Iphone à 10 centimètres du visage d’Antoine. Il reconnut les premiers riffs de guitare de No Surprises. La petite séquence vidéo morbide débuta.

Le policier étudia attentivement la réaction d'Antoine. Le corps du jeune homme se contracta. Ses pupilles s'ouvrirent. Il porta la main à sa bouche. À défaut de Thom Yorke, le chanteur de Radiohead, Antoine aperçut sur la vidéo le visage paniqué du vieil homme qui luttait pour sa vie.  Un visage qu'il avait presque réussit à oublier..

-    Je ne comprends pas... Je croyais qu’il ...Antoine ferma les yeux. Il tenta de contrôler le vertige qui l’envahissait. Les coups, la musique, les cris. Tout remontait à la surface.

-    Ça va Antoine ? demanda le bassiste

-    Monsieur Thomas a quitté sa résidence il y a plus d’une semaine. Vous avez une idée où il peut se trouver ?

-    Non.

-    Vraiment ?   

-    Puisqu’il vous dit que non !!

-   Bon. Je croyais que vous auriez pu m’aider. Surtout puisque vous l’avez bien connu...

-    Je ne veux plus rien savoir de ce trou du cul ! explosa Antoine avec une agressivité qui surprit ses amis. 

-    Bien... n’empêche ... Un mec disparait et on reçoit cette vidéo ... Avec en trame sonore la musique d’un vieux groupe rock... nommément Radiohead. Étrangement, le président de leur fan-club est bien connu de la victime. Un certain Antoine Lever, qui a déjà battu à coup de poing le disparu... Drôle de coïncidence, non ?                  

Antoine baissa les yeux.

*** 

Nadia tentait de se maquiller. Elle avait beaucoup de mal à affronter l’image que lui renvoyait le miroir. C’était un cruel rappel de tous les regards de dégouts qu’elle subissait constamment. Elle savait dans sa chair qu’il n’y avait aucune pitié pour les gens laids, surtout pour ceux qui arboraient des cicatrices aussi affreuses que les siennes. Elle s'était presque habituée à se faire pointer du doigt, à subir les rires étouffés dans son dos et au détour des regards. Elle était une ignominie,  un monstre vil qui a assurément défié les dieux pour se retrouver aussi hideux et proscrit.

        Et il y avait l'isolement. Pesant. Inhumain. Extrême.  Nadia vivait seule depuis trop longtemps. L’enfer, après les sévices et le mépris, était de n’avoir aucun sentiment d'appartenance, de n'avoir aucun lien, de ne susciter aucun désir...sain.  Elle s’était créé un monde parallèle. Une sorte de royaume dont elle était la reine omnipotente. Et dans son royaume, Nadia 1re avait droit de vie ou de mort sur ses sujets.

Les mises à mort étaient un long processus qu’elle filmait méticuleusement pour les archives du royaume. Et Radiohead était le groupe officiel de cette macabre autocratie.

***

      Les souvenirs et les émotions d’Antoine explosaient comme un feu d’artifices malsains. Le policier l’observait patiemment.

-     Vous savez où se trouve cet homme ? dit-il en montrant une photo du vieillard.

-     N..Non. Mais je crois que je pourrais peut-être vous aider. Il n’y a qu’une personne qui a pu .. Une seule personne qui a pu vous envoyer ça.

-     Qui ?

-     Est-ce que Thomas.. Est-ce qu’il est mort ? demanda Antoine. 

-     Difficile à dire. La séquence vidéo laisse croire qu’il est toujours vivant.                                                                                             

-     On ne peut pas retracer l’adresse IP de l’ordinateur du détraqué qui a envoyé la séquence ? Défia à nouveau le bassiste.                         

Le policier esquissa un sourire.                                               

 -     Nos équipes s’en occupent. (Le policier se retourna vers Antoine)  Si la victime est encore en vie, il est pressant de trouver une piste valable...    

-     Nadia. Elle s’appelle Nadia. Je suis convaincu que c’est elle.                          

-     Nadia .. Nadia comment ? demanda le policier en notant l’information. Et comment en êtes-vous si sûr ?  

-      Nadia.. Tout court. La vidéo... C’est une copie presque parfaite du clip No Surprises de Radiohead.                                               

 Le policier parut surpris.                                                           

 -      Je ne comprends pas. Radiohead a déjà fait un clip aussi morbide ?                                                                                  

 -     Ce n’est pas si simple. Pour résumé, disons que j’ai fait découvrir Radiohead à Nadia, il y longtemps ...                                   

-     Vous la connaissiez ? C’était votre petite amie ?                         

Un rictus se dessina sur le visage d'Antoine.

  -       J’ai vécu dans plusieurs familles d’accueil. Des familles subventionnées par l’état pour héberger des orphelins ou des jeunes délinquants sans domicile fixe. À treize ans, j’avais déjà connu ma cinquième famille. J’ai alors été placé chez ce couple fortuné, mais tordu. Nadia y était déjà depuis quelques mois. Elle ..Était très belle. Mais elle avait la peur plantée dans les yeux...                    

-       Et ce couple fortuné c’était évidemment les Thomas ?                                                    

-       Oui. Madame Thomas était gentille au début. Mais lui ...  Disons qu’il s’acharnait surtout sur Nadia.                                                                    

-       La police fait des visites-surprises dans certaines de ces familles d’accueil. C’est parfois pathétique.        

-      Je sais... dis Antoine en dévisageant le policier.                                                                                                                                                            

-     Vous croyez qu’elle a kidnappé Thomas pour se venger ?         

-     Ce que je sais c'est qu'on l'a abandonné en enfer...

Le Iphone du policier vibra.  Il lut rapidement un texto. Il regarda Antoine.                                                                             

-      On connait le destinateur qui a envoyé la vidéo ... Il s’agit d’un ordinateur public situé  café internet de l’ouest de la ville. Une équipe est déjà en route pour vérifier les enregistrements des caméras de surveillance.

  ***                                                                                             

Nadia a revêtu son blouson de cuir noir et son t-shirt vert armée.  Tout était presque en place pour la finale. Les deux figurants immobiles étaient fin prêts. Monsieur Thomas, le visage rigide, venait tout juste d’être installé sur le siège rouge-écarlate, à l’arrière du vieux véhicule américain. L'eau perlait encore sur le visage de Madame Thomas lorsque Nadia l'avait placé à côté de son mari. Les haut-parleurs et la caméra étaient en place. Il ne manquait que les deux protagonistes...

***                                                                

 La voiture du policier se faufila rapidement dans les vieilles rues de la ville. Antoine regarda à travers la vitre les gratte-ciels, les automates et les objets hétéroclites défiler. La radio cracha les indications monocordes du répartiteur.                                                               

-   ...Cet enfer ? dit le policier.

-    Quoi ?                                

-    Pourquoi avez-vous dit que Nadia a été 'abandonné dans cet enfer'...                                                                                                     

-    Thomas la battait, il abusait d’elle ... Nadia a réussi à appeler la police à deux reprises. Il a réussi à s’en tirer en expliquant patiemment aux agents que Nadia était psychotique et qu’elle s’automutilait.                                                                             

La voix nasillarde du répartiteur de la police montra des signes d’enthousiasme:

  Attention, aux patrouilleurs, nous avons besoin de backup  au 767 des Jonquilles... La suspecte, une Caucasienne de trente-deux ans est considérée comme armée et dangereuse ...

-     La rue des Jonquilles, c'est tout près du café internet,  détermina le policier, mais...pourquoi, au lieu de subir tous ces abus, Nadia n’a-t-elle tout simplement pas quitté le domicile de son agresseur ?                        

-     Elle a essayé. Il a disjoncté. Thomas s’est acharné sur elle. Elle était SA chose. Il l’a défiguré... J’ai tenté de l’aider, de la défendre... J’avais quatorze ans. Par la suite, le soir, je lui jouais des morceaux de Radiohead à la guitare pour l’apaiser, car elle vivait dans la terreur constante de ce vieux pervers. Je crois que j'étais sa seule bouée. Peu après mon quinzième anniversaire, j’en ai eût assez. J’ai attendu le vieux dans le garage de sa maison. Et je l’ai battu. J’ai .. Je me suis enfui en promettant à Nadia que je reviendrais pour elle.. Mais ...                                        

-    Mais vous n’y êtes jamais retourné, n’est-ce pas ?                       

-    Écouter, Monsieur, croyez-vous qu'il est trop tard pour lui apporter l'aide dont elle a besoin ? ...                                                             

-    Appelle-moi Jean-Pierre. Pour être franc, je crois qu'il faut surtout stopper rapidement Nadia avant qu'elle ne commette l'irréparable.                                                                   

-     Vous voulez la stopper ? (Il hésita). Nadia n’est pas chez elle. Je crois qu’elle est plutôt au vieux chalet des Thomas au sud-ouest de la ville. On peut y être en trente minutes si l'on se dépêche. 

-    Antoine, comment sais-tu si elle...                                    

-    Jean-Pierre, tais-toi. Si tu veux retrouver ce vieux connard en vie, il faut agir. Et vite...                                                       

  Antoine entra les coordonnées du chalet des Thomas dans le GPS de la voiture de police.

Il mit ses écouteurs et choisit la pièce Creep. Antoine vit les lèvres du policier bouger, mais il n’entendit plus rien. 

When you were here before, Couldn't look you in the eye, You're just like an angel, Your skin makes me cry .  (Quand tu étais ici autrefois, je ne pouvais pas te regarder dans les yeux, tu as l’air d’un ange, ta beauté me fait pleurer)...

La petite route de campagne était à peine éclairée par les phares de la voiture de police. Des branches d'arbres frôlèrent les vitres de côté tandis que le GPS indiqua la proximité du chalet. Le policier jeta un coup d'œil inquiet vers Antoine qui serra ses écouteurs dans la poche de son blouson.                                                    

- Attention ! cria Antoine.                                                   

Le policier freina et un vent de poussière dissimula momentanément la silhouette d'une jeune femme. Nadia était debout, au centre de la vieille route de campagne. Elle tenta de sourire. Son maquillage abondant dissimulait à peine les énormes cicatrices qui lui rayaient le visage. Le policier sorti du véhicule. Il pointa son fusil de petit calibre vers Nadia. Antoine sortit du véhicule. Nadia ne bougea pas.                                               

 -     Lève les bras !         

Le policier se dirigea lentement vers la jeune femme. Une lumière vive provenant de plusieurs spots de cinéma l'aveugla. Il tenta d'avancer à tâtons. Nadia s'approcha rapidement. Le policier sentit quelque chose le piquer à l'épaule.

Il tira au hasard et tomba violemment sur le sol.

  Le policier revint à lui au beau milieu de la route. La noirceur de la nuit faiblement éclairée par une demi-lune avait remplacé les lumières aveuglantes des spots. Il cracha le sable qu'il avait dans la bouche. Ses yeux s'habituèrent lentement à la noirceur. Il constata qu'il portait un harnais maintenu par un cadenas. Il se leva et se retourna. Un câble le reliait à quelque chose.  Nadia semblait discuter avec quelqu'un. Il reconnut la voix d'Antoine.                                                    

-    Laisse-le partir. Il est innocent.                                   

-    Et moi je suis coupable des abus de ces porcs, Antoine  ?                                                                                                  

 -     Il n'a rien à voir avec ce que les Thomas nous ont fait...                                      

 -      Il est trop tard Antoine. Et ce cochon payera. Pour les autres. Comme les Thomas. Pour tous les pourris qui les ont laissés faire.

Nadia tourna la clef de contact. Les phares de la vieille voiture américaine aveuglèrent le policier qui était debout, devant la voiture. Il s'aperçut que le  harnais était relié par un câble à l'avant de la vieille voiture. Le policier eût à peine le temps de voir Antoine sur le banc de passager avant, Nadia au volant et les corps inertes des deux passagers à l'arrière. Il reconnut les cadavres des Thomas. Une lumière rouge sous une caméra vidéo installée au centre du tableau de bord s'alluma. La chanson karma police de Radiohead débuta. Et la voiture se dirigea lentement vers le policier. Il n'avait pas le choix de courir sur la route de campagne pour éviter de se faire écraser par la Chevrolet. Nadia souriait. Antoine n'arrivait pas à croire la folie et l'abysse qui le séparait maintenant de son ex-compagne d'infortune. Il tenta d'ouvrir la portière qui était verrouillée. La vieille bagnole s'approcha du policier. Le colosse perdit pied. La voiture s'arrêta. Le policier se releva et la voiture se remit à le suivre.   

- Regarde bien Antoine ! C'est la meilleure partie !   

     Nadia appuya sur un bouton sur le tableau de bord. Antoine huma une vive odeur d'essence. La voiture recula de quelques mètres, tendant la corde qui la reliait au policier et laissant une étroite nappe d'essence au sol. Elle le ferait, il en était sûr. Comme dans le clip de Radiohead, la voiture allait prendre feu... karma police, la victime qui devient l'agresseur et redevient la victime à la fin. C'était complètement tordu. Le policier constata la fuite d'essence qui allait jusque sous le moteur de la vieille Chevrolet. Il comprit. Il n'aimait pas Radiohead, qu'il trouvait trop déprimant, mais il se souvint du seul clip du groupe qu'il connaissait.  Il fouilla dans la poche arrière de son pantalon. On y avait glissé un carton d'allumette. Comme dans le clip de Radiohead...

Ses mains tremblèrent. Il sortit le carton. Antoine appuya fortement sur la vieille manivelle pour faire baisser sa vitre de quelques centimètres. Au même moment, Mme Dupuis émit un son guttural. Elle vomit un liquide blanchâtre. Nadia se retourna, surprise et agacée par le manque de professionnalisme de sa figurante. Le policier jeta l'allumette en feu sur la flaque d'essence.  Paniqué par les flammes qui s'avançaient vers la voiture, Antoine tenta de maitriser Nadia.

-     Où étais-tu, Antoine ? Elle le supplia du regard avec le peu de lucidité qui lui restait  ... Pourquoi m'as-tu abandonnée ?

       Le jeune homme eut un mouvement de recul. Le dégout que Nadia vit dans les yeux d'Antoine la plongea dans un gouffre infini.  Elle appuya sur l'accélérateur de toute ses forces. Antoine tourna le volant et la Chevrolet tomba dans le fossé longeant la route. Le câble entraina le policier qui glissa jusqu'au véhicule en flamme. La voiture s'embrasa rapidement.  Les dernières images de la vidéo (qui n'ont jamais été diffusées) montrèrent un plan oblique du fossé à travers les flammes vives qui dévoraient la carcasse de la Chevrolet.

***

Voici l'article qui parut peu de temps après le drame:

Tragédie horrible dans un petit village au sud-ouest de Montréal : quatre morts.

Des proches des Thomas sont toujours sous le choc et partagés entre l'émotion, la douleur et la colère. Des enquêteurs des crimes contre la personne de la Sureté nationale ont publié ce bref communiqué de presse :  Monsieur et Madame Paul Thomas, leur fille Nadia Thomas et un policier qui enquêtait sur leur disparition ont tragiquement perdu la vie cette nuit sur une petite route de campagne à Châteauneuf. Vers à 6 h 50, une voisine a découvert les corps calcinés des quatre victimes.  Il pourrait s'agir d'un drame familial. Monsieur et Madame Thomas avaient hébergé Nadia, dans le cadre du programme gouvernemental des Familles D'accueil. Il semble que les problèmes comportementaux et psychologiques de la jeune femme, causés par de graves négligences en bas âge, l'ai poussés à commettre plusieurs actes violents contre ses parents adoptifs. Ce cas extrême pourrait forcer l'organisme gouvernemental à reconsidérer la nécessité de mieux encadrer  les familles d'accueil. Quelques experts en pédopsychiatrie  ont déjà manifesté leurs inquiétudes, prétextant que les soins, l'affection et les bonnes intentions de ces familles ne sont pas une panacée contre les problèmes aigus des adolescents qui ont été pris en charge par le gouvernement. La police poursuit son enquête. Fait à noter : Antoine Lever, qui a déjà été hébergé chez les Thomas dans le cadre du même programme,  a mystérieusement disparu le soir du drame et reste un témoin important dans cette affaire.           

Exit Music (Radiohead)

Wake from your sleep, The drying of your tears, Today we escape, We escape, Pack and get dressed, Before your father hears us, Before all hell breaks loose ...

(Réveille-toi, sèche tes larmes, aujourd'hui nous nous enfuyons, nous nous enfuyons, fais tes bagages et habille-toi, avant que ton père ne nous entende, avant que tout l'enfer ne se déchaine ..)

Pour Nadia ...