LES NOUVEAUX ZOMBIES

thelma


Êtres humains d’apparence normale à la joue droite froissée

Ils portent leurs valises sous les yeux remplis d’un nouveau feu

cachet d’aspirine aux yeux infrarouges,

Ils gagnent leur vie à langueur de journée attendant avec frénésie

la rémission que leur apportera le soir.

Ils courent depuis le matin, faire déjeuner les enfants, prendre les transports assignés, travailler, aller à la banque, faire les courses, jongler avec les réunions de famille, les amis, leurs amours..ils ignorent la fatigue car leur moment approche heure après minute.

La plupart mange sans faim, fume comme un feu de cheminée,

boit un coup pour amorcer la transformation.

Aucun ne se connait mais ils répètent tous inlassablement les mêmes gestes

à des lieux les uns des autres dans la pénombre de leur antre.

Ils regardent le ciel touchant du bout des doigts ce soleil qui ne demande qu’à aller se coucher..

et attendent la lune comme les chauve-souris.

Enfin, la créature se gorge de création,

La main droite ne répond plus,

L’esprit se gargarise d’apartés,

Les yeux fixes, les paupières figées,

Ils répandent tout ce qui leur reste de vie.

Ils se gavent de tous les mots,

Oublient l’heure,

La nuit les enveloppe,

Le silence met sa main sur leur épaule,

Et ils partent vivre leurs histoires loin des vivants.

Aux petites heures, ils se réveillent en sursaut…la joue droite sur leur trousseau…

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