Sur le coeur

lilii

On croit rêver, pourtant nous en sommes loin. Bien loin...Loin de la dentelle du souffle...loin des écorchures multicolores...loin des mots justes aussi.

On se cache, tous, les uns et les autres, derrière des costumes de papier doré, des toisons filandreuses, un châle en carton, je t'envoie de l'illusion d'optique, des conneries chimériques parce qu'on a peur, peur des autres, peur de mourir sans l'avoir dit, peur de lâcher prise, peur de vivre dans la douleur, de mourir d'amour et de pleurer de rire, on a peur.

Regardez-nous curieux fantômes frigides, foutus spectres qui squattent derrière nos craintes, un voile sur le coeur, je ne t'aime pas.

Non, évidemment, t'aimer serait miser trop, attendre trop, espérer, puis enfiler la vie d'une façon que tu détestes alors " on ne se prend pas la tête, hein?"La belle affaire !Le jingle à la mode, sur tous les profils virtuels, sur ta carte de visite, sur ton CV : |ON NE SE PREND PAS LA TETE| mais mec !Moi, la tête je me la prends tout le temps, tu comprends ça?

J'aime essorer ma vie, mourir de soif de vivre, j'aime plonger et avoir peur de me noyer, je ne sais pas vivre entre deux, mec, je ne sais pas. J'ai l'impression d'être bizarre, étrange à vouloir prendre des risques , visiblement c'est curieux de se jeter à l'eau on dirait.

Bientôt on jettera dans les asiles les plus vivants d'entre nous. Alors restez chez vous, bien au chaud dans vos pantoufles ennuyeuses, votre canapé et vos résolutions, moi je me casse,  mouchoirs et cicatrices dans le baluchon, je me casse!

Et toi, j't'attends plus, c'est mort! T'as qu'à me trouver pour une fois, je vais pas me taper dix connards pour avoir le privilège de sentir frémir des papillons dans le ventre.

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