Nuit Blanche

Chloé. S

                                                    Nuit blanche

Je bois des océans de nuits et des désirs mortels…

Le crépuscule est tombé à genoux aux pieds des falaises lointaines

Les rêves sont absents

Je craque en insomnies et je me décompose en longues lithanies,

Je ruisselle de futilités et je crache des sanglots au-dessus des abîmes

Et mon cœur croit qu’il mime des tragédies cosmiques

Pauvre pantin !

Vautrée dans ce boudoir où je m’ennuie, j’étale ma fureur sur ces murs infinis qui sont des pages blanches que je veux déchirer…

Je murmure quelques fleurs pleines de spleen

Je murmure une clef qui ouvrira Naguère

Je forge un poignard qui égorgera le bruit

Je respire le silence

Et je voudrais dormir. Voir un peu ce qu’il y a de l’autre côté du ciel.

Mais, le sable du marchand de sommeil ne me fait plus aucun effet, il essaie de me vendre des phrases insensées

Et je me douche à l’encre des paroles éternelles et je portraitise des visages qui ne me décevront pas et je dessine des mondes qui ne s’effondrent pas

Ça ne m’empêche pas de pleuvoir en longues déchéances, lacérant mon parcours de lentes traînées rouges, griffures des no man’s land où mes pas sont allés

Comme si je n’étais pas là.

Dans un ciel boueux qui s’est répandu sur la terre, je noie ma lassitude

Je noircis

Ce n’est rien,

A peine un peu de suie raclée dans les enfers

Et je m’étiole en m’étoilant beaucoup

J’ai bu de beaux diamants et des drogues nouvelles

J’aime les océans de nuits et les poisons mortels…

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