Mon halo noir

tzsara

A même le sol de la bassesse, je m’inquiète de mon apesanteur. Comment puis-je croire que je suis suspendue entre quatre mains ? Prise d’ivresse et de souillure, je cherche ma psychédélique ingratitude. Nue, stigmatisée et sans armature, j’avoue les bribes de ma douleur. Oui, j’ai mal. Viens, regarde mon corps servile, ma saleté de solitude et le reflet de ton image fantasmée. Je porte l’anagramme prolixe de ma crucifixion. L’aube vanillée de ton beau démon noir. Et je meurs. Seigneur, prends et reprends les écarts de sa personne ! Seigneur, prends et encule la froideur de ses entrailles. Le diable au corps et les anges sous les pieds, j’écrase d’un pas trident les dieux de ma liberté. Prends à témoin ma marche suicidaire. Arrête ce vieux jeu viscéral et funéraire. Reprends ta noirceur incolore et retrouve un peu de ton indifférence indolore. Je suis avide et vide d’impuissance. Et je serai à la portée du premier quidam venu, pour autant que ton ego me laisse un peu d’ossature. Je lui offrirai ces seins infâmes et la difformité de mon âme ! Je lui offrirai ce corps impur qui gémit encore sous ton absence animale. Je serai tienne et je me pleure. Je rends hommage à ta nature sauvage, à tes baisers perdus et à ton aura déchue ! Et je maudis ma peau salie, mon dégoût et  mon pari vendu. Enturbannée par la bassesse de ton doigté, la mort au ventre et les cieux au cul, je m’en prends qu’à mes gestes et mes mots ! Mon corps est vil et incertain et mes paroles… Mes paroles ne mangent pas de pain.

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