La porte grince encore
Colette Bonnet Seigue
Concours d'écriture : la plus petite nouvelle pour My Little Book Club.
Pour toutes les larmes de sel au viol de l'enfance...
La porte grince encore, comme chaque soir où la feuille tremble avant de mourir, où ma poupée grise a trempé ses yeux dans le lac gelé.
La porte grince encore, le plancher grimace sous tes pieds rapaces, mes larmes de sel sèchent mon corps grêle et le tien brûlant, sur mon oreiller, a fané la fleur que j’avais laissée. Tu as tout cassé! Mes rires confiés, au miroir des rêves, gazouillis de blé. Puis, tu es parti. Ta trace est restée sur le vieux plancher et mon corps souillé a fait la grimace.
Ma poupée est morte, ce soir d’été…
Merci Paul pour ton commentaire sensible qui me touche profondément!
· Il y a environ 11 ans ·Colette Bonnet Seigue
Bonjour Colette,
· Il y a environ 11 ans ·Un poème plein de pudeur, où la dentelle des mots s'est froissée dans le coeur de l'ingénue blessée, laissant à jamais une trace noire à l'âme. La porte s'est refermée sur un vieux plancher rayé, mais par les soirs d'orage on l'entend grincer encore dans le noir ! La beauté d'une vie s'est envolée sous des pieds rapaces !
Merci Colette pour ce partage très émouvant.
5/5 et coup de coeur.
À bientôt de te lire.
Bien amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal
Merci Alain pour ce gentil commentaire!
· Il y a environ 11 ans ·Colette Bonnet Seigue
celui-ci aussi est très beau
· Il y a environ 11 ans ·manulelela
Merci de tout cœur!
· Il y a environ 11 ans ·Colette Bonnet Seigue
Un petit bijou. J'adore le rythme, l'utilisation judicieuse des sens et des images poétiques. Un grand texte de peu de mots !
· Il y a environ 11 ans ·Alain Le Clerc
Belle et si fine écriture... Superbe !
· Il y a plus de 12 ans ·Apolline
"gazouillis de blé"... c'est très joli! Pure poésie! Texte qui sent bon les chuchotements boisés, les cliquetis des vieux ateliers, les caresses soyeuses des boudoirs et des alcôves...Bravo et coup de coeur!
· Il y a plus de 12 ans ·Frédéric Cogno
Colette, toujours aussi talentueuse.
· Il y a plus de 12 ans ·terosse
Colette, toujours aussi talentueuse.
· Il y a plus de 12 ans ·terosse
Colette, toujours aussi talentuese.
· Il y a plus de 12 ans ·terosse
j'ai lu et écouté en même temps, et ce mariage de mots et de son était magique à souhait. Bravo Colette!
· Il y a plus de 12 ans ·eleanor-gabriel
J'aime beaucoup
· Il y a plus de 12 ans ·Eric Varon
Magnifique texte Colette, et de mots en touches délicates, pour évoquer une douleur sans nom... bravo....
· Il y a plus de 12 ans ·junon
Il faut murer cette porte qui grince, et s'évader par la fenêtre pour de nouveaux horizons. Ne plus jamais marcher sur les traces des pieds rapaces. Le vie continue, beau texte.
· Il y a plus de 12 ans ·pouetpouet06
BRAVAO! un homme pourrait-il écrire de la sorte? cela pourrait faire l'objet d'un essai pourquoi pas. En ce qui concerne ce poème, votre sensibilité féminine
· Il y a plus de 12 ans ·affleure à fleur de peau... c'est beau et émouvant mais je reste convaincu que la nouvelle permet d'aller plus loin dans une histoire sans le carcan imposé des codes du peau-aime.
AMISDESMOTS
amisdesmots
Un poème où les mots dévoilent l'horreur. Et même si je ressens cette atrocité, je tiens à préciser que mon papa était un violent alcoolisé, mais non incestueux.
· Il y a plus de 12 ans ·Pseudo Pseudo
Chère Colette, vous avez su trouver les mots pour décrire ces maux, suggérer cette horreur que l'on devine sous ces lignes ciselées.
· Il y a plus de 12 ans ·valjean
Beau et douloureux. Pour les enfants malheureux/ violentés, le rôle de la poupée ou du doudou me semble primordial. J'en avais trois: dû donner le premier aux pauvres une veille de Noël, ai conservé dans une malle au grenier les deux autres. Difficile d'abandonner mêmes des êtres de celluloïd avec lesquels on a tant partagé.
· Il y a plus de 12 ans ·divina-bonitas
"j'ai rangé mes cris et froissé mes jeux"... pfff... les mots en apparence anodins annoncent une terrible réalité.
· Il y a plus de 12 ans ·un très beau texte qui ne peut que toucher l'âme par le sujet qu'il aborde. Merci du partage
bleuterre
un texte très fort qui chamboule beaucoup...
· Il y a plus de 12 ans ·Karine Géhin
Poème profondément touchant...L'enfance est une lune de miel avec le monde disait Victor Hugo..."Gazouillis de blé" pure poésie! CHAPEAU!
· Il y a plus de 12 ans ·Frédéric Cogno
Très dur ce texte et très beau également. Le contraste des mots et de l'atmosphère est saisissant.
· Il y a presque 13 ans ·ysabelle
Ma poupée est morte en ce soir d'été...
· Il y a presque 13 ans ·Je ne suis plus un jouet,
un après-midi d'hiver,
un poète à l'âme aiguisée
a coupé tes ailes.
Toi le rapace tu t'es écrasé
moi devenue femme
je t'ai enterrée,
sous sa tendresse,
sa plus belle offrande
qui te fait mort et moi vivante.
Ma porte ne grince plus.
Tendresse, Dimir-na
dimir-na
Je suis très émue à la lecture de ce texte, de ce poème,les mots sont comme des pierres et se mettent sur le coeur où d'ailleurs je vais les garder ! Merci ! Et j'ajoute que j'apprécie cette photo ainsi que la cinquième, en toutes lettres !
· Il y a presque 13 ans ·theoreme
très beau
· Il y a presque 13 ans ·Christine Depeige
les poupées auraient tant à dire...d'un air chiffonné dans un chiffonnier ou sur un oreiller. Il y a des poupées chiffons et d'autres plus anciennes aux yeux de porcelaine ...et petits bas de laine. Je t'écris en mitaines.
· Il y a presque 13 ans ·sally-helliot
Fort, subtil, et pourtant si tragique... Un grand bravo...
· Il y a presque 13 ans ·doleig
Comme cela est dit avec pudeur et poésie !
· Il y a presque 13 ans ·Un contraste frappant dans ces mots qui renforcent la barbarie de l'acte face à la pureté de l'enfant.
carmen-p
Top !
· Il y a presque 13 ans ·lislandais
Il a fallu que je lise ce texte à deux reprises et à la lumière des commentaires pour que j'en comprenne toute l'horreur finement ciselée.
· Il y a presque 13 ans ·Christophe Dessaux