Humanité

Colette Bonnet Seigue

Humanité

Quand se hâte le temps sous l’armure secrète

Et que le ciel en feu arrache ses pavés

Il nous faut arpenter l’asphalte délavé

Emprisonner la haine afin qu’elle s’arrête.

Un mirage est passé sur un épi de blé

Sur le velours d’un soir à l’aurore fragile

Sur des lèvres d’enfants aux rires malhabiles

Aux rêves éclatés au canon d’un mortier.

Quand se flétrit l’amour à la désespérance

Quand un ventre affamé a perdu sa lampée

Et que la vie s’en va sans l’ombre d’un baiser

Le temps se ruine aux pleurs de sa déliquescence.

Et si la fleur poussait sur les veines brûlées

Les remords des fusils enterreraient leur joug

Des sourires de paix jailliraient des cailloux

La terre bomberait son torse rescapé.

Quand le temps retrouvé se mire à l’innocence

D’un amour nouveau-né babille l’équité.

Le ciel en son entier veut bien se défriper

La haine s’immoler au gibet de potence.

Le 06/04/2012

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