Langue de bois
tzsara
« Il y a des jours où on a envie de cul et d’autres où, beaucoup plus rudimentaire, on a envie de tirer la langue. »
Je suis l’anonyme qui pond ; qui pond des œufs pourris aux relents de son dernier baiser raté. Maman n’aime pas. Maman pleure. Elle croit que je ne l’aime pas trop parce que j’aime les femmes. Elle ne sait pas que de l’aimer trop, j’aime toutes les âmes. Elle pleure. Diarrhée verbale. Maman, ne pleure pas ! J’aimerai les hommes pour toi. « Un café bien amer s’il vous plaît. Au goût de mes tripes. » Le serveur sourit. Il a tout compris. Et pourtant, ton souvenir est là, au parfum de ton corps, doux et voluptueux, caressant mes reins et me ramenant inlassablement vers toi. Digression. Non, je ne t’aime pas. Je te prends ; nue, blême et incertaine en hommage à celles qui m’ont précédée. Et tu me baises ; crue, sale et infidèle à l’image de celles qui t’ont possédée. Je te perds dans tous les trous. Je te perds sur tous les culs. Je te perds pleinement. Et je me perds à l’instant où tu n’es plus mienne. C’est ainsi que tu m’as appris à être tienne. Je ne me vois plus. A travers les ombres des sentiers battus, je m’en sors beaucoup plus écorchée que vive. Drôle d’instinct ; je deviens émotive. Je pensais avoir pris des coups durs et pourtant je te pleure ; frêle et incolore. Aux dépens de mes années folles, sonnent les joueurs de chimères. Ils jouent des mélodies sensitives qui me rappellent ma triste misère. Et tu te réjouis, sombre et indolore. Au sein de tous les seins, je ne vois qu’une main ; la tienne. Sûre et certaine. Mais je ne te reviendrai pas. Maman ne le veut pas. Maman est là. Elle me console mais n’a que faire de ma triste chair. J’irai me vider ailleurs, chercher une nouvelle triste odeur. Et je me donnerai au premier venu qui portera le masque de ton regard. Et je me pleurerai encore puisqu’il ne me prendra pas au corps.
j'avais loupé il faut parfois regarder dans la rétro, le grand écart entre l"âme et le corps , entre les sentiments et la réalité, bravo
· Il y a environ 12 ans ·franek
Je ne sais pas pourquoi je me suis mis à fredonner une des premières chansons de Mylène FARMER en relisant votre texte "Un, maman a peur..." J'aime vraiment votre écriture "d'écorchée vive" si vous me permettez ce qualificatif (Pour moi c'est un compliment).
· Il y a plus de 12 ans ·valjean
V !
· Il y a plus de 12 ans ·Victor Khagan
C'est très intense. . .
· Il y a plus de 12 ans ·nephtalyah
mélancolique désespérance....
· Il y a plus de 12 ans ·lepoetedu32
Comme chantait une certaine Mylène F. : maman a tort.
· Il y a plus de 12 ans ·Corps et coeurs possédés crient leur détresse.
mano68
Beau voyage profond au coeur de ton âme, si vraie si éloquente si rare... OUAOU...
· Il y a plus de 12 ans ·Apolline
Belle prose déchiquetée, comme ton coeur nu et cru...Biz :-))
· Il y a plus de 12 ans ·orkide
Belle prose déchiquetée, comme ton coeur nu et cru...Biz :-))
· Il y a plus de 12 ans ·orkide
Belle prose déchiquetée, comme ton coeur nu et cru...Biz :-))
· Il y a plus de 12 ans ·orkide
Jolie prose de l'amour déchiquetée comme ton coeur nu et cru...biz :-))
· Il y a plus de 12 ans ·orkide
bon... ben ça c'est dit!!!! ça déchire l'âme et le coeur! mais ça fait aussi du bien de le lire!
· Il y a plus de 12 ans ·elfee
Oui Mery c'est très fort, et douloureux !
· Il y a plus de 12 ans ·theoreme
Y a des jours comme ça où tout est pourri. L'écrire, le dire, l'expliquer, c'est une façon de s'en débarrasser. Merci Mery pour le partage.
· Il y a plus de 12 ans ·Pseudo Pseudo
Et parce qu'on a tous été, tellement, même une seule fois, cette maman, je tire la langue moi aussi. Je tire la langue aux âmes sourdes que nous sommes.
· Il y a plus de 12 ans ·Votre plume est un scalpel.
Frédéric Clément
Un cri de désespoir du profond de l'être, alors que l'amour devrait mener vers la lumière... Parfois les femmes sont cruelles !
· Il y a plus de 12 ans ·nilo
Triste et noir avec lumière (s) !
· Il y a plus de 12 ans ·theoreme
Vide toute ta noirceur Tzsara...surtout celle qui est enfouie au plus profond de toi...
· Il y a plus de 12 ans ·Un jour tu seras surprise de découvrir toute la lumière qui se cache derrière...si tu prends la peine d'ouvrir les yeux...
Marwana
marwana
Cruel ! Et d'accord avec Frédéric COGNO... belle mélodie !
· Il y a plus de 12 ans ·Pascal Germanaud
Top.
· Il y a plus de 12 ans ·@ Linoacity
Une déchirure de l'âme et du corps pour être aimée...en faux...
· Il y a plus de 12 ans ·cdc
lyselotte
la vie est-elle si ... pourrie? si amer? Ce texte est comme une longue mélopée triste d'un soir après une harassante et vaine journée de travail (crions le blues!). Cette tristesse vient sans doute de la fatigue des corps.
· Il y a plus de 12 ans ·Yann Sayr
Toujours ce clin d'oeil au café amer.. j'aime "frêle et incolore"...ricochet sur "indolore" plus loin, "précédée" rejoins "possédée" "chimère" "misère"...."Triste odeur"...Kaleidoscope du désenchantement nauséeux où les mots "cul", "baise", sont bien placés et signifiants comme des notes de musique... Ponctuation savante et phrases courtes, vous ecrivez comme un mélodiste...
· Il y a plus de 12 ans ·Frédéric Cogno
C'est extrèmement émouvant. Ce texte est magnifique ! CDC sans conteste ! Merci
· Il y a plus de 12 ans ·silas-chien-dutopie
cdc...
· Il y a plus de 12 ans ·Sweety
si triste.... et si fort....
· Il y a plus de 12 ans ·bleuterre
Les mots sont forts, de vraies pépites mais difficile "d'aimer" tant de noirceur.
· Il y a plus de 12 ans ·Et pourtant, on y revient quand même, c'est là aussi où c'est fort.
wen
un texte très triste aux relents de désespoir.
· Il y a plus de 12 ans ·Karine Géhin