Une ile

Colette Bonnet Seigue

Une ile

 

Dans le lit de mon ventre, une rose a fané

terre de feux-follets pétales consumées.

Dans l’oubli de ton antre, une rose a saigné

flocons immaculés aux tisons emmurés.

Dans ton linceul confié aux limbes inondés

où mes larmes, tes cris, à jamais cohabitent,

j’y déverse souvent un sourire, un baiser

que le néant bavard trop souvent décapite.

Nos vies se sont nouées aux destins immortels

là, où l’âme frileuse supplie l’amour fragile

d’amasser des secrets aux rivages du ciel

mais le nôtre repose aux amarres d’une ile.

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