Prisons

Colette Bonnet Seigue

Des barreaux d’olivier à l’âme prisonnière

De ce temps imposteur au gibet- malandrin

Une vie malmenée par ses traine-misère

Corps et cœur verrouillés à leurs alexandrins

Dans l’antre cristallin d’une paupière close

Se tapit un espoir au large souterrain

Une larme séchée est en quête de prose

Pour déverser en flots l’amer de son destin

Et si on libérait aux limbes des murmures

Tous les soupirs d’amour tapis au loin du cœur

À l’aide d’une main tendue en filature

Pour décadenasser les désirs orateurs

Les cages de la vie aux geôles des nuits

Ont les clés acérées aux serrures rapaces

La douleur d’un secret, les spasmes de l’ennui

N’ont pas loi au procès de ce temps qui grimace

Si tu savais le poids de tous ces mots enfouis

En lourd fardeau plombé au pied de chaque lettre

Tu laisserais s'enfuir leur parfum racorni

Pour une onde d'amour entrée par la fenêtre

Dans l’entrebâillement de l’espoir grillagé

Une étoile éclatée tout en bouts d’étincelles

Une trouée de ciel au bleu aménagé

Et les peurs fustigées à l’ombre du soleil

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