Evanescence

Colette Bonnet Seigue

Évanescence

J’ai cueilli des baisers au goût d’iris sauvage,

Pour la sève du cœur aux flots ourlés d’hiver

J’ai pris le rouge sang de tes lèvres en otage

Pour ma couche de miel irisée de mystères

J’ai volé à tes yeux une heure de jouvence

Au cristallin jaspé, m’y suis trempé d’azur

 Et mis dans mes cheveux un jardin d’espérance,

Un baobab d’amour accroché au futur.

J’ai tari le ruisseau pour y prendre sa source

Qui coule à fleur de peau sur mes jours et mes nuits

Dérivant sur son onde pour en freiner la course

En ôtant au destin la coulée de ses fruits.

À l’orée de mon corps, au flux de ses fragrances

La vague de sueur au musc dominical

A perlé sur le front de la magnificence

Comme bruine d’été aux larmes de cristal.

Et voilà que le temps a plissé sa voilure

Sur les baisers de feu en brasier d’olivier.

J’ai gardé leurs secrets, leur âme, leurs césures

Pour le dernier chemin, celui d’éternité.

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